mots sur Elle...

Publié le par polyamoureuse


"Nous sommes des êtres ordinaires, tiraillés, seuls dans la foule, assoiffés d'amour, de cet amour qui est là, à la portée de tous mais dont beaucoup refusent d'être touchés parce qu'il faut d'abord "rendre les armes" et se mettre à la merci de l'autre.

Ma vision de la femme, dans ce cadre, peut risquer de surprendre...
Sans doute nous faut-il accepter, pour cela, l'idée d'une certaine inclination dont la nature se perd dans les origines du monde.

Par exemple, que la beauté perçue chez une femme est une force supérieure à celle des muscles et qu'elle éclipse d'autant plus toute chose qu'elle émane d'une forme délicate.
La beauté est une anachorèse, elle nous soustrait à tout ce qui n'est pas elle.

Je ne connais pas d’homme capable de résister aux avances d’une femme « au bord de la
chair » ou de se détourner de son dévoilement. Qu'il le fasse et c’est au prix d’un effort qui trahit encore sa défaite. L’usage de la force est toujours un aveu de défaite.

Que dévoile la femme dont la robe s’entrouvre ? Moins sa nudité que l’influence de celle-ci sur la vie d’un homme. Le questionnement de cette influence, c’est le début de la philosophie.

Voici le regard que je vous livre: si les hommes ont inventé le monde tel qu’il est, c’est pour se garder de cette inclination qui les voue, consentants, à adorer une femme au-delà de la raison. Comme si l’Histoire, dans ses constructions et dans ses divertissements, n’avait été qu’un
long effort pour se soustraire à cet amour dévorant.

L'assujettissement des femmes elles-mêmes aux modèles masculins n'a fait qu'entretenir le système dans ses fondations. L'orgueil, et la peur, engendrent de telles fictions...

Pourtant, toutes les femmes ont ce potentiel, elles en sont la matière, la chair. Parfois, un manque d'intelligence, une légèreté vaine, font de ce potentiel un artifice. Parfois, c'est au contraire un surcroît d'intelligence, une autre vanité, qui l'enterre.
L'équilibre est fragile, il s'agit d'être soi.

L'amour que nous avons construit avec I., sur un fil ténu d'abord, n'a cessé de croître depuis plus de 15 ans. L'intelligence, la confiance que je trouvais en elle se sont avérées des signes pour que nous nous livrions l'un à l'autre dans nos gouffres et nous engagions à libérer notre amour des conventions pour en exhumer la partie gigantesque, inconnue.

Rien ne fut facile. Arracher à quelqu'un la peau qu'il croit être la sienne ne va pas de soi.

J'aime I. sans condition. Avant toute chose, il faut être capable de dire à l'autre que nous l'aimons jusque là, jusqu'à l'indignité. Et il faut qu'il l'accepte à son tour. Rendre les armes,
c'est cela.

Aujourd'hui, après ces années d'échanges, de voltes faces et parfois d'incompréhensions, je suis ébahi de l'aisance avec laquelle elle vit tout cela.

Elle est née, oui. C'est une grande amoureuse à qui peu résistent.

Elle ne triche pas: elle prend beaucoup et donne tout autant. Je baigne littéralement dans l'amour qu'elle me renvoie, à la fois noir et lumineux, tendre et vénéneux. La nuance de son profil, sans doute, est pour beaucoup dans l'éclat qu'elle dégage auprès des hommes :
elle n'est pas d’un seul tenant, épouse et putain, mère attentionnée et amante obscène, douce et diabolique, chic et charnelle, initiatrice et abandonnée.

La voir la première fois ne laisse en rien présager de qui se trame derrière.
Quand on regarde cette femme, on ne voit que la moitié de sa beauté..."
 

...Qui de nous, femmes, a déjà été ainsi considérée ? Ces mots ne sont-ils pas la plus belle déclaration d'amour qui ait jamais été écrite ??... Soupir...

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I
Comme c'est beau! Je n'ai jamais rien lu de si... si.
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